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Bénédiction de la première pélerine à Orcival le jour de Pâques 2024


Ci-dessous: vidéo émouvante de l’arrivée de Guénaëlle à Compostelle deux mois après son départ d’ORCIVAL:
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LE PELERIN
Orcival-Rocamadour :
un nouveau chemin de Compostelle !
Publié le 28/05/2024 à 17h04
Mise à jour le 28/05/2024 à 17h54
Lecture en 5 min

© Wikimedia Commons / Gremi357
D’un sanctuaire marial à l’autre : telle est la caractéristique de ce nouveau chemin de Compostelle, qui vient d’être inauguré. Il relie Orcival à Rocamadour en 21 étapes (soit 330 kilomètres) par la chaîne des puys d’Auvergne et la vallée de la Dordogne. Une suggestion pour un prochain pèlerinage ?
« Je ne suis pas allée à Compostelle et ne suis pas une grande marcheuse, explique Loïse Poizat. Pourtant, différents événements m’ont conduite à concevoir ce projet: ouvrir un chemin d’Orcival à Rocamadour pour permettre aux habitants du territoire du Sancy de pèleriner vers Saint-Jacques-de-Compostelle en partant de chez eux. » Il existe en effet une autre voie auvergnate, la Via Arverna, mais elle commence plus à l’est et son parcours présente de plus grands dénivelés.
La genèse du projet
C’est en mars 2023, lors d’une neuvaine organisée par la paroisse Sainte-Bernadette-des-Dores (Puy-de-Dôme) pour un renouveau de la foi sur le territoire du Sancy, que l’idée a pris forme. « Lors d’une veillée de prières à Orcival, j’ai alors confié ce projet à la Vierge Marie, poursuit Loïse, en me disant que s’il se mettait en place aisément, c’est qu’il devait aboutir. »
Quelques semaines plus tard, une petite équipe était constituée et le tracé d’environ 330 kilomètres semblait facile à définir, la vallée de la Dordogne étant déjà balisée au plus près de l’eau, sur une grande partie du parcours, par l’association La Dordogne de Villages en Barrages sous le nom d’Itinérêve.

© Association Orcival-Rocamadour
Carte schématique des chemins de Compostelle situant le nouveau chemin d’Orcival à Rocamadour.
Le chantier logistique
L’association ayant été officiellement créée le 13 juin 2023, l’équipe s’est rapidement mise au travail pour obtenir les autorisations des conseillers départementaux et des maires concernés par le tracé du chemin. « Nous avons ensuite reconnu l’itinéraire, hors goudron dans la mesure du possible, puis effectué le balisage frappé de coquilles Saint-Jacques », explique François Cardon.
Restait la question de l’hébergement. « En plus des hébergements classiques, nous avons constitué un réseau de HALTES FAMILIALES, où les hôtes reçoivent les pèlerins à leur table pour un temps de partage et de rencontre », ajoute Bernadette Mulsant, secrétaire de l’association.
Toutes ces informations (description du parcours, traces GPX et coordonnées des partenaires hébergeurs) sont rassemblées dans le topoguide téléchargeable sur le site internet, sous réserve d’adhérer à l’association (15 euros pour une personne, 25 euros pour un couple). « Avant de se mettre en route, avertit Bernadette Mulsant, il faut aussi se procurer la credencial (passeport du pèlerin) à la basilique ou à l’office de tourisme d’Orcival: elle est nécessaire pour être accueilli dans les HALTES FAMILIALES et dans tous les gîtes pèlerins en Espagne. »
« Tout au long de ce travail logistique, conclut Loïse, les morceaux de puzzle se sont emboîtés naturellement. C’est comme si un tapis rouge se déroulait devant nous, le mot de Compostelle agissant partout comme un sésame! »
« Un chemin d’intériorité »
Page à retrouver sur le site de l’association.
Il faut dire que ce parcours n’est pas seulement un chemin de randonnée, mais bien, pour ceux qui le souhaitent, un « chemin d’intériorité ». Pour accompagner la démarche du pèlerin, une bénédiction lui est proposée au départ, avec une prière spécifique, et des textes de méditation sont disponibles sur le site internet du chemin. « Saint Jacques le Majeur, patron des pèlerins, est invoqué pour la guidance spirituelle et la recherche de la direction à suivre. Il est donc très cohérent de partir marcher vers Compostelle pour faire un point dans sa vie », commente Loïse.
Sur l’itinéraire, nombreuses sont les haltes incontournables qui nourrissent aussi le cheminement du marcheur: la chapelle Notre-Dame-de-Natzy, à La Tour d’Auvergne (Puy-de-Dôme), où un pèlerinage a lieu le premier dimanche d’août ; l’église Sainte-Madeleine, à Cros-en-Artense (Puy-de-Dôme), qui abrite une châsse-reliquaire du XIIIe siècle ; l’église Saint-Jacques-le-Majeur, à Lanobre (Cantal), aux superbes chapiteaux. Sans oublier, bien sûr, les deux basiliques qui encadrent le chemin, hauts lieux de la dévotion mariale: Notre-Dame d’Orcival, l’une des cinq églises romanes majeures du Puy-de-Dôme appelée « la perle des montagnes » ; et Saint-Sauveur de Rocamadour, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le baptême du chemin
L’inauguration du chemin a eu lieu à Orcival, le jour de l’Ascension: une fête qui rassemble toujours plus d’un millier de fidèles. Ce jeudi 9 mai, comme chaque année, après la messe, la statue de la Vierge, couronnée et revêtue de ses vêtements d’apparat, a été portée en procession le long du chemin de croix par des hommes aux pieds nus, comme le veut la tradition locale.
De la basilique, les fidèles ont grimpé la colline pour rejoindre le tombeau de la Vierge, qui domine le bourg. Là, Mgr Kalist, évêque de Clermont-Ferrand, a béni ce nouveau chemin. Quelle émotion pour la petite équipe qui avait travaillé d’arrache-pied pendant plus d’un an, pour être à l’heure à ce rendez-vous!

© Association Orcival-Rocamadour
Bénédiction du chemin par Mgr Kalist, évêque de Clermont-Ferrand, le jour de l’Ascension.
Une première pèlerine
C’est la dimension spirituelle qui a touché le cœur de Guénaëlle de Montgolfier, la première pèlerine à emprunter ce chemin dans sa totalité pour relier Saint-Jacques-de-Compostelle. « Je suis partie le jour de Pâques, le 31 mars, sans attendre que le topoguide ne soit fini, et avant même l’inauguration du chemin, explique-t-elle. Je me suis confiée à la Vierge d’Orcival, en lui disant: « Je n’ai jamais marché seule si longtemps, et je ne suis pas sûre d’y arriver. Mais je pars avec toi!” Elle ne m’a jamais quittée, et elle m’a accueillie les bras grands ouverts, à mon arrivée à Rocamadour. »
Comme dans tout pèlerinage, la pèlerine a traversé des épreuves, notamment liées à une météo capricieuse: elle a connu la neige, la pluie, la grêle. Mais les joies du chemin ont été les plus fortes. « Tout particulièrement les hébergements dans les familles, poursuit-elle. J’ai été très touchée par l’accueil d’une grand-mère dans une ferme, toute simple, mais au cœur si grand! Ou par celui d’un couple qui recevait un pèlerin pour la première fois, et qui m’avait préparé un repas digne d’un roi. Je mentionnerais aussi l’accueil magnifique d’une jeune Libanaise, à Floirac, avec qui j’ai vécu un moment de partage très émouvant. »
A cette heure, Guénaëlle poursuit sa route sur le Camino francés. Au fur et à mesure de son pèlerinage, elle continue à recevoir des intentions de prières, qu’elle dépose à chaque halte dans les chapelles et églises. « Un pèlerinage, conclut-elle, ça sert aussi à cela: rendre grâce pour les beaux moments de la vie, et transformer les cailloux qui jalonnent nos chemins en étoiles qui les éclairent. » Le tronçon d’Orcival à Rocamadour sera désormais une des ramifications de ces chemins étoilés.
Chemins et pèlerinages (lepelerin.com)
TEMOIGNAGE de NATHALIE
TEMOIGNAGES DE PELERINS ET PELERINES

Par Nathalie
Publié en octobre 2024
« J’ai eu la chance de marcher sur ce chemin fin août, ce fut une expérience inoubliable.
La beauté des paysages à travers trois départements : de l’intériorité du sud du Puy de Dôme et sa discrète basilique d’Orcival, aux forêts magiques et luxuriantes de la Corrèze et de sa majestueuse Dordogne, pour finir avec l’appel de la garrigue en arrivant à l’impressionnante basilique de Rocamadour, la veille de la nativité de la vierge Marie ! Un des innombrables cadeaux de ce chemin.
J’ai marché presque seule sur ces 300km, en forêt j’étais accompagné d’écureuils, de chevreuils et de beaucoup d’oiseaux. Un régal hors du temps.
Parfois en tente en lisière de forêt, parfois en chaleureuses haltes familiales où les échanges étaient nourrissants à tous points de vue, et aussi en cabane en bois, caravane… la surprise était quotidienne.
Ce dépaysement m’a offert un grand bol d’air nécessaire à cette période de ma vie, des temps de contemplation, de prières au gré des églises ou chapelles.
Guidée par ma foi qui a chassé tous mes doutes et mes peurs pour ce périple, conseillée lorsque j’en ai eu besoin par l’active et toujours disponible association, je garde une grande joie intérieure qui m’anime au quotidien.
Je n’ai qu’une envie, repartir à Rocamadour, pour continuer ! Merci à tous les initiateurs de cette nouvelle voie. »
Par Laurence
Publié en Octobre 2024



Publié décembre 2024 dans un journal local :
TEMOIGNAGE D’UNE HEBERGEUSE
Par Catherine et Guy, Halte familiale à Floirac
Floirac, village-étape vers Compostelle
La marche est à la mode si l’on en croit l’engouement pour les chemins de Saint-Jacques, bien au-delà du cercle des croyants : lâcher le quotidien et partir sac au dos quelques semaines, voire quelques mois pour réfléchir au sens de sa vie, rencontrer d’autres personnes, profiter des richesses de la nature, changer de rythme, ou bien encore « faire maigrir son diable » comme l’écrivait joliment le poète Christian Bobin. Le romancier Jean-Christophe Ruffin écrira le livre Immortelle randonnée après en avoir fait l’expérience et être passé de la curiosité intellectuelle à la quête spirituelle.
Et voilà que Floirac se retrouve promu au rang d’étape vers Compostelle, grâce à la création en 2023 de l’association Orcival-Rocamadour dont l’ambition est de relier le territoire auvergnat aux chemins de Compostelle via un tronçon de 330 km. Car Rocamadour se situe sur une variante de l’ancestrale route qui part du Puy-en-Velay. Haut-lieu de la spiritualité mariale, la basilique d’Orcival est une des cinq églises romanes majeures d’Auvergne – avec celles de Clermont-Ferrand, Issoire, Saint-Nectaire et Saint-Saturnin – et abrite une statue de la Vierge datée de 1170, Vierge de Majesté en bois de noyer qui a de nombreuses ressemblances avec celle de Rocamadour, dénommée la Reine du Quercy. L’itinéraire passe par Bort-les-Orgues, Argentat, Laval-de-Cère, Bretenoux, Carennac puis Floirac avant l’ultime étape vers Rocamadour.
Qui dit chemin de trois semaines dit haltes pour chaque soir. En plus du réseau de gites qui jalonnent la région, les organisateurs ont souhaité développer des « haltes familiales » avec une charte pour l’accueil du pèlerin : la famille, moyennant un dédommagement forfaitaire fixé à l’avance, s’engage à l’héberger pour une nuit et à l’accueillir à la table familiale pour le diner et le petit déjeuner. Occasion d’échanges et de partages riches puisque la marche ouvre le cœur et l’esprit, nous en avons fait l’expérience deux fois cet été avec beaucoup de bonheur.
Alors je me permets une petite suggestion pour la nouvelle année qui va bientôt montrer le bout de son nez : pourquoi ne pas vous lancer vous aussi dans l’aventure en ouvrant votre porte et votre table à ces visiteurs d’un jour ? Qui sait si vous ne recevrez en échange bien plus que ce que vous aurez donné…